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L'habitat troglodytique ancien

A l'ombre du château de La Roche-Guyon, le domaine de Boileau a été destiné au XVIIIème à être le lieu des expérimentations de cultures nouvelles par la Duchesse d'Enville et plus tard par Antoine de Lavoisier, pour la culture du salpêtre dans les caves-boves troglodytiques.

Les boves étaient creusées par les habitants et utilisées en habitations, ateliers, réserves, pressoir, caves à vin, soues à cochon,.... tout ce qui est propice à l'activité rurale.

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@MdeLR, collection privée
photo DB.bmp
@MdeLR, collection privée
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@MdeLR, collection privée
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Le territoire de l’actuelle commune offre à l’époque deux noyaux urbains Haute-Isle et Chantemesle, tous deux troglodytiques, implantés à flanc de coteau pour bénéficier d’un ensemble d’avantages essentiels pour le quotidien ; un habitat facile à creuser, peu cher et sécurisé dont avec l’escarpement ‘’on voit venir’’, la Seine avec tant l’eau que la pêche, le plateau avec ses richesses en bois et en gibier. Le coteau avec son climat aujourd’hui qualifié de semi-méditerranéen, potagers, vergers et pacages des moutons, forme le ‘’garde-manger du Mantois’’ pendant de longs siècles.

L’activité humaine est alors tournée vers le plateau, avec la route de Rouen, Magny-en-Vexin, Meulan, Poissy. Les bords de Seine, dont Boileau nous dit qu’il voit vingt îles s’élever, sont une bonne part de l’année entrecoupés d’inondations. La circulation se fait alors sur le haut du coteau par l’actuelle route des crêtes et par de tortueux chemins à mi-pente.

L’habitat rural troglodytique est ancestral et tout à fait exceptionnel en Ile de France. Il reste des éléments surprenants et insolites. Les boves comptent habitations, ateliers, étables pour les bêtes, pigeonniers, soue à cochon, pressoir… Elles sont les témoins d’un habitat vivant en harmonie avec un environnement naturel dont la survivance est tirée au quotidien. C’est plus de mille ans d’une exploitation du coteau, du Vallon de Haute-Isle et des bords de Seine ; en vignes, vergers, potagers, pâturages, si précautionneuse et respectueuse qu’elle favorisera l’éclosion d’une biodiversité remarquable.

@MdeLR, collection privée

Au XVIIIème siècle, l'habitation ‘’la falaise de Bézu’’, au-dessus de l’ancienne chapelle, est remaniée en colombier par la duchesse d'Enville (1743) dans le cadre des expérimentations de cultures et techniques agricoles nouvelles qu’elle mène à Haute-Isle et à La Roche-Guyon. A cette époque, l'engrais chimique a déjà fait son apparition, mais les colombiers sont encore utilisés pour l'élevage de pigeons très appréciés pour la finesse de leur chair et pour la récolte du guano qui servait d'engrais naturel. La taille des colombiers variait selon la superficie des terres labourables. Pour un correct équilibre entre la préservation des cultures et la nourriture des pigeons, le nombre de couples (un par boulin) était de quatre pour un hectare de terres.

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@MdeLR, collection privée
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